Résumé: Agafia a quitté la Terre dévastée. Elle arrive sur la Lune où la forêt de coraux, plantée 500 ans plus tôt par Aleksander, a poussé au-delà des espérances. Elle découvre une nouvelle espèce humaine, adaptée à ce milieu inhospitalier et qui parvient à maintenir un écosystème fragile. Agafia se trouve alors confrontée à un dilemme : si elle allume le générateur lunaire pour faire repartir la vie sur Terre, elle condamne la Lune, seul monde vivant qui ait survécu à la catastrophe.
L
a négligence des êtres humains est sans limite et la Terre brûle. Levant les yeux, des scientifiques se disent que le salut pourrait se trouver sur la Lune. Ils mettent alors sur pied le projet Paloma, lequel a pour objectif d’ensemencer une forêt sur l’astre, afin de produire une énergie propre, utilisée pour alimenter des dépollueurs. Les industriels finissent toutefois par se détourner de l’entreprise. La canopée à quatre cent mille kilomètres de la planète bleue fait place à l’ensemencement de coraux et de lichens. En les consommant, les femmes et les hommes se transforment en une nouvelle espèce, laquelle subsiste tant bien que mal.
Des forêts aménagées dans des serres, sur le satellite, l’idée paraît audacieuse, mais recevable. Les scientifiques plantent plutôt des lichens et des coraux, pourquoi pas. Mais quand les animaux marins entrent en symbiose avec les gens, la trame bascule dans le registre de la fable fantaisiste, et le message original s’étiole.
Dans ce deuxième tome de Avaler la Ligne, qui en comptera trois, les scénaristes Grégory Jarry et Robin Cousin délaissent les enjeux environnementaux, ces derniers constituant pourtant la base de l’histoire, pour les remplacer par des questions éthiques. La mise en fonction du générateur implique en effet de sacrifier les Sélénites, lesquels ne sont plus vraiment humains. Leur survie dans un milieu inhospitalier se veut certes précaire, mais c’est déjà mieux que sur Terre, où rien ne va plus. Cet aspect apparaît somme toute intéressant, même s’il s’éloigne de la proposition initiale.
Mentionnons du reste que le rythme se montre lent et que le scénario comporte de nombreuses longueurs. En fait, il se passe relativement peu de choses dans cet album, lequel semblant faire office de transition.
Il y a peu à dire sur le très sommaire dessin de Lucie Castel. Les personnages sont à peine plus que des esquisses et les décors demeurent rares. La colorisation repose sur des teintes acides, lesquelles piquent un peu les yeux.
Bien que la prémisse soit séduisante, le récit laisse le lecteur sur sa faim.