Le 25/07/2025 à 11:38:01
Après deux premiers volumes enchaînés par les Humanos l’an dernier, voici rejointe l’édition américaine (parue entre 2022 et 2024) avec une étape majeure dans la quête de Bianca qui parvient enfin en la cité d’Atlas où elle va savourer les bienfaits de la Lumière avant de réaliser que dans ce monde décidément bien peu manichéen il vaut mieux se méfier des apparences… Avant toute chose je tiens à signaler nos chers lecteurs que nous avons appris le placement en liquidation judiciaire de l’éditeur (pour sa partie française tout au moins), ce qui s’inscrit dans un contexte de compression du marché de l’édition BD et plus globalement dans l’histoire économique compliquée de la maison fondée par Moebius, Druillet et Dionnet. Bien que la communication de l’éditeur indique un suivi des séries entamées (peut-être via une revente à une autre maison) et le maintien du Mook Metal Hurlant, on peut s’attendre à une pause dans la parution de la série de CROM et Freedman… L’épisode précédent avait vu le Birdking défait par la destruction de la lame qui lui donne vie, après avoir éliminé l’un des Spectres d’Aghul. Comme une progression des ténèbres vers la Lumière, la série voit Bianca traverser une mise à l’épreuve, confrontée à une apparence flatteuse du Père de Tout avant de réaliser que les doutes de ses amis ne sont peut-être pas si infondés. Face à la menace terrifiante des légions d’Aghul massées aux portes de la Cité, c’est l’espoir tout simplement qui est interrogé. Car si l’adversaire du Nécromancien n’est pas plus respectable, comment lutter pour sa liberté? Est-ce l’amitié sincère de ceux qui ont traversé des épreuves ensemble ou l’esprit insoumis des Sindaréens qui détiennent le savoir des armes enchantées, qui permettront à Bianca de trouver sa place dans ce monde en guerre? Poursuivant le développement de leur mythologie, Freedman et Crom marquent des points sur les mêmes éléments de mise en scène et quelques visions épiques mais affaiblissent l’action faute d’un héros absent tout le long du volume et d’un huis clos qui empêche l’aération des paysages variés. La Cité est certes très bien mise en valeur et la tension dramatique liée à la Guerre et à l’inquiétant Patriarche de la Lumière est maintenue, mais dans l’ensemble on sent une petite baisse de régime. L’étape était nécessaire et dans le cheminement de Bianca ce volume reste pourtant essentiel. Avec une ouverture attendue mais bien menée, Birdking reste une saga très solide n’attendant plus que sa conclusion, qui a tout pour être flamboyante. Au vu de ce que nous ont proposé les auteurs jusqu’ici on cherche des raisons de douter.BDGest 2014 - Tous droits réservés