Le 02/07/2025 à 13:08:20
Passée la qualité graphique générale (notamment la colorisation expérimentée d’Olivier Heban et le design Dark-steampunk), le lecteur se trouve ainsi balancé entre les vagues d’un récit qui voit l’héroïne adoptée enfant par un tendre colosse Orc avant d’être trahie mille fois. Reprenant intelligemment les thématiques classiques du personnage de Long John Silver, les scénaristes instaurent un doute permanent chez cette âme naïve jetée dans un monde cruel. L’éthique des pirate se base sur le profit et sur la loyauté absolue envers le clan. L’amour filial a-t-il sa place dans cet univers? Touché par cette jeune fille déterminée mais soumise aux rivalités des puissants qui croiseront sa route, le lecteur voit monter une haine et un désir de vengeance dévorant qui questionne le statut à venir du personnage. Agora passe de l’univers des pirates à celui de la magie noire avec une cohérence scénaristique bien vue, qui nous laisse dans l’expectative du prochain retournement, qui plus est sur une tome au format one-shot. Imaginant mal un éditeur comme Istin se limiter à un quintet d’albums, l’annonce finale d’un retour des deux personnages principaux dans un sixième tome, non annoncé sur la quatrième de couverture, interroge sur les plan du scénariste… Avec une narration principalement basée sur le récit d’Agora, on apprécie des dialogues bien écrits malgré encore quelques pudeurs de langage qui fragilisent une démarche louable de faire parler les pirates comme des pirates. Sans jamais se prélasser dans son décorum ni se perdre dans les méandres d’un univers riche suffisamment suggéré pour donner envie de creuser, les auteurs restent équilibrés entre leurs personnages solidement liés, une intrigue retorse et la construction d’une vengeance pleine de bruit et de fureur. Tout cela ressemble à un coup de cœur, si ce n’était un petit sentiment de manque sur l’aspect piraterie pourtant clairement affiché en titre et en couverture. Il n’y a pas tromperie mais l’élément a quelque peu été sacrifié sur un ensemble déjà bien rempli. Espérons que le grand large et la flibuste seront plus appuyés. La suite dès septembre avec un récit qui semble se confirmer dans un esprit vengeur… lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2025/07/02/la-confrerie-des-tempetes-1-thoorak/Le 28/06/2025 à 09:29:10
ENFIN un très bon début de série-concept pour Oxymore. L’univers créé est original (un Empire dominant un monde archipélagique, poussant une guilde de pirates, la Confrérie des Tempêtes, dirigée par trois seigneurs, à s’opposer à lui), avec du potentiel. Ce premier tome, très bien dessiné par Giovanni Lorusso, offre une histoire classique de vengeance de la part d’Agora, une jeune fille rêvant de devenir membre de la Confrérie, avant de se rendre compte que les pirates ne sont pas des enfants de chœur. Le début est du récit est efficace (la jeune fille perd tout ce qu’elle a mais est recueillie par les pirates, son rêve en apparence !), le milieu traîne un peu car très/trop classique autour de la trahison prévisible et de la préparation de la vengeance, mais la fin est excellente et offre des perspectives intrigantes pour l’avenir et les autres tomes. A suivre pour voir si l’essai sera transformé pour de bon…BDGest 2014 - Tous droits réservés