Résumé: Guy Montag est pompier. Son rôle, c'est de bruler les derniers livres qui restent, car ils ont été interdits. Mais sa rencontre avec une petite fille, Clarisse, va le faire vaciller dans ses convictions. Et si les livres n'étaient pas aussi dangereux qu'on le dit ? Et si c'était même le contraire ? Le soir chez lui, il retrouve sa femme, qui passe ses journées à regarder les écrans de télé accrochés aux murs de leur maison... Fahrenheit 451 est un livre magistral et essentiel de la science-fiction. Écrit par Ray Bradbury et publié en 1953, il est un titre précieux pour l'humanité. L'auteur espagnol Victor Santos en propose une adaptation BD somptueuse...
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ans un futur où les pompiers n’éteignent plus les incendies mais les allument, chaque flamme a pour cible les livres, devenus des armes menaçant l’ordre établi. Guy Montag accomplit sa mission sans se poser de questions, jusqu’à sa rencontre avec une jeune fille curieuse et insoumise : Clarisse. Ses interrogations, d’une simplicité déconcertante, éveillent une réflexion que le soldat du feu n’avait jamais envisagée. Est-il heureux ? Mais le véritable basculement survient lorsqu’une vieille femme choisit de mourir avec ses ouvrages plutôt que d’assister à leur destruction. Dès lors, ce monde figé dans la peur du savoir commence à vaciller.
Aborder un monument de la littérature dystopique comme celui de Ray Bradbury représente un défi de taille. Le scénario de Victor Santos reste fidèle à l’âme du roman et met en avant les thèmes essentiels de la mémoire, de la transmission et de la résistance intellectuelle. Les dialogues, parfois abrupts, manquent de fluidité, ce qui atténue l’intensité dramatique. Le dessin, à l’esthétique futuriste et aux contrastes marqués, renforce la tension et souligne la froideur d’une société déshumanisée. Le travail sur les décors est précis, ce qui donne corps à cet univers mécanique et oppressant. Pourtant, malgré cette rigueur visuelle, l’ensemble peine à retrouver le souffle et la poésie du texte original.
« Il n’y a pas besoin de brûler des livres pour détruire une culture. Il suffit de faire en sorte que les gens cessent de les lire. » Cette adaptation a le mérite de redonner vie à un classique indispensable, rappelant la fragilité de nos connaissances et la nécessité de préserver l’esprit critique, à une époque où la désinformation et la manipulation de l’opinion menacent la liberté de penser.