Le 29/11/2025 à 19:58:46
J’ai emprunté l’album à la médiathèque après l’avoir feuilleté sans trop de conviction et je le rendrai sans regret de ne pas en avoir fait l’achat. Ce fut une lecture expéditive pour une intrigue à 100 % tournée vers l’action. Alors dans le fond, pourquoi pas – c’est presque un exercice de style à la manière de la série The Shaolin Cowboy par Geof Darrow –, mais j’aurais tout de même préféré qu’un maigre scénario enveloppe ces quelques 130 pages de défouloir (Kali, 2022). En bref, Kali est une motarde badass à la Sarah Connor qui poursuit son ancien gang de motardes pour se venger de leur supposée trahison. Ça n’a donc absolument rien de subtil et l’histoire racontée par Dan Freedman se résume à une longue course-poursuite dans un univers post-apocalyptique. On flingue et on s’entretue presque à chaque page, les cadavres s’amoncellent par dizaines et notre héroïne s’en tire évidemment à chaque fois sans trop de difficulté. Bref, ça oscille entre Mad Max : Fusiosa et John Wick : Ballerina. Seul point positif, malgré une coloration brunâtre qui écrase son trait, les planches de Robert Sammelin sont plutôt jolies. Malgré cela, si l’on devine certes que les auteurs s’amusent, que rien de tout ceci ne doit être pris au sérieux, ça ne vole quand même pas plus haut qu’un téléfilm d’action. Se lit une fois puis s’oublie en somme.Le 02/07/2024 à 14:52:49
Kali est un film dessiné auquel il ne manque qu’une bande-son. L’album a tout du projet de série B totalement orienté sur l’action, la rage et une violence radicale. Mad Max est immédiatement cité en référence mais je tablerais plutôt sur du western moderne régressif poisseux tel que Desperado ou Sisu, avec un personnage hybride entre John Wick et le fameux Max qui bastonne l’Armée du Ruban Rouge…. Entrant dans la danse au cœur de l’intrigue, le récit va progressivement nous raconter la ténue chronologie qui a poussé l’héroïne dans sa vengeance rageuse. Et c’est la première agréable surprise de ce one-shot que de ne pas se contenter d’un exercice technique vain mais d’assumer via un découpage très efficace de ne pas chercher au-delà de la course vengeresse tout en forçant sur l’aspect désespéré du projet. Le court vengeur est un genre en soi qui exige une gestion du rythme impériale comme l’est Kali. Je préfère évacuer tout de suite les craintes sur la finesse du scénario puisque ce n’est pas l’objet de ce projet. Dans Kali on sent la douleur, la poussière et le bruit des balles. On laisse juste assez de mystère dans la construction pour garder de la découverte, de la curiosité nécessaire pour ne pas se lasser. En cela le hors-champ important (qui laisse donc la possibilité de suites assez facilement… malgré le processus de production de sept ans pour réaliser cet album!) permet à la course de Kali de ne pas flotter. Chaque engin, soldat spécial, lieu qui nous est balancé dans la tronche sans prévenir, a sa cohérence qui arrive ensuite. Une cohérence de série B mais on est venu pour ça et nos yeux comme notre imaginaire sont ravis au vu de la richesse des designs et de la générosité qui déborde du format. Les références cinématographiques de décennies de films d’action (pas forcément les plus subtiles!) explosent autant que les balles et les dialogues sont aussi rêches que le sable du désert. Paradoxalement le travail scénaristique garde (un peu) les pieds sur terre à Kali ; le seul regret est de ne pas voir avoir de loop de violence comme seul un Shaolin Cowboy sait en proposer et que le réalisme se dispense d’une folie totale. Mais sur le cahier des charges on est totalement conquis par la furieuse! Lire la chronique complète sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/05/28/kali/BDGest 2014 - Tous droits réservés