Résumé: Bienvenue au XIIe siècle, cette époque délicieuse où porter une armure en métal sous un soleil brûlant est à la mode ! Séraphine, forgeronne émérite, arpente les déserts brûlants de la Terre sainte à la recherche d'une escouade de guerriers assez téméraires - ou inconscients - pour protéger son village natal des croisés Francs qui menacent de revenir piller les habitants sous peu.
Après un casting rocambolesque à Jérusalem, l'armurière parvient à rassembler une équipe des plus redoutables... mais aux origines bien différentes ! La cohabitation promet d'être explosive et hilarante, entre les conflits culturels incessants et les discussions enflammées sur les tactiques guerrières, les recettes locales ou les styles vestimentaires. Mais derrière cette farce permanente, une certitude émerge : pour défendre leur village, ils devront d'abord réussir à ne pas s'entretuer. Et ça, c'est loin d'être gagné !
Pour la première fois, Arthur de Pins se lance dans un roman graphique, en deux volumes et sur un sujet adulte, tout en conservant son humour et sa mise en scène dynamique héritée du cinéma d'animation.
À
la fin du XIIe siècle, pour un chevalier en quête de gloire, d'aventure ou de fortune, Jérusalem est l'endroit où aller se battre. C'est justement pour cela que Séraphine, une forgeronne au talent incroyable, décide de s'y rendre pour recruter des guerriers empreints de justice, de courage et de loyauté afin de protéger son village régulièrement en proie aux pillages et exactions de la part des Croisés. Ils sont sept à répondre à son appel : tous différents, dans leurs habitudes, leurs motivations, leurs religions ou leurs origines, ils vont pourtant accepter de s'unir pour défendre Séraphine et les siens.
Est-il vraiment utile de présenter Arthur de Pins ? Pour quiconque se réveillerait d'un profond coma ou reviendrait d'une retraite au milieu de la nature loin de toute librairie et de toute salle obscure, l'auteur-réalisateur-graphiste est une des plus grandes valeurs sûres du neuvième art et du cinéma d'animation. Grâce à La Marche du Crabe, Péchés Mignons ou Zombillénium, chacune de ses parutions est attendue avec curiosité et impatience par le petit monde de la bande dessinée. Aussi, quand il annonce travailler sur un diptyque qui, de son propre aveu, sera les 7 Samouraïs avec des chevaliers, difficile de ne pas lever un sourcil.
Évidemment, l'auteur ne se contente pas de transposer le classique d'Akira Kurosawa au temps des Croisades. Il construit une intrigue rapidement prenante en s'appuyant sur des personnages forts dont les caractères vont créer des étincelles. Que les fans se rassurent, ils ne devraient pas être désarçonnés tant le style Arthur de Pins est reconnaissable entre mille et son humour, caustique, bien présent. Il repose en grand partie sur les dialogues. À la manière de Kaamelott, la création multiformat d'Alexandre Astier, l'auteur opte pour un champ lexical actuel pour écrire des échanges drôles et des répliques cinglantes. En parallèle, il prend un malin plaisir à moquer les extrémistes, leurs bassesses, leur bêtise. Mais loin de se cantonner à ce qu'il maitrise, il explore également de nouveaux horizons.
Graphiquement tout d'abord, l'artiste s'essaie, avec un certain succès, aux combats. Empruntant à la fois aux mangas, pour les traits de vitesse ou les plans serrés sur les visages par exemple, et au cinéma, pour les changements de points de vue, Arthur de Pins s'en sort avec brio. Le dynamisme est bien présent et les scènes d'affrontements se révèlent spectaculaires. Cette sensation est par ailleurs appuyée par le recours savamment dosé à l'exagération. Que ce soit lors des mouvements (Yussef possède une sacrée détente !), les sons avec des onomatopées judicieusement insérées, la force des coups et la physionomie de certains protagonistes, rien ne parait de trop. Même pas le décalage entre la violence de certaines scènes et le ton du récit. Mieux, tout s'imbrique parfaitement et offre une fluidité incroyable sur plus de cent quatre-vingt-dix planches.
Jubilatoire, drôle et bien mené, Knight Club est assurément un des albums de la fin d'année 2025. Ce premier volume trouvera sa conclusion dans le suivant ; en attendant, peut-être, un passage sur grand écran ?