Résumé: Au royaume de Terrelande, le jeune prince Reginald-Edouard supporte de plus en plus difficilement le protocole de cour... Il aimerait voir le monde, partager les jeux des autres enfants, et surtout ne plus être si seul.
Afin de ne pas répéter les erreurs du passé, le roi Coriandre accepte la demande de son fils et l'envoie vivre en Pilanésie : pendant un an, sous la protection de Barnum, Reginald sera Red, un enfant ordinaire. À lui la liberté ! Mais attention, les secrets de famille pourraient bien refaire surface...
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i]Red – Heureux comme un prince s’inscrit dans cette veine de bandes dessinées qui assument sans détour leur ambition première : raconter une histoire simple en apparence, mais porteuse de questions très directement lisibles par de jeunes lecteurs.
Au royaume de Terrelande, être héritier ne suffit manifestement pas à s'épanouir, surtout lorsque le protocole tient lieu de doudou et que la solitude sert de couronne. Au centre du récit, Reginald-Édouard, prince officiel et enfant ordinaire en devenir, demande à quitter le palais pour passer une année parmi le « petit peuple », loin des dorures et des usages imposés par son rang. Le roi Coriandre accepte, non sans lui adjoindre Barnum, protecteur massif, qui l’accompagne en Pilanésie. Le successeur au trône devient Red, se pare d'une nouvelle coupe de cheveux afin de dissimuler son identité. École, nouveaux amis, sorties et sports dessinent d’abord un quotidien presque paisible, avant que des événements plus sombres ne viennent bousculer cette nouvelle existence.
Falzar choisit un tempo mesuré : ce volume pose les bases et présente les personnages sur la longueur. Le futur souverain, mal à l'aise dans son rôle, aspire simplement à intégrer un groupe d'enfants de son âge, pour jouer et partager, loin du protocole. La narration s’accélère ensuite et révèle des enjeux plus importants, notamment les vertus de l'entraide et la solidarité. Autant d'arguments simples mais convaincants pour donner envie de poursuivre avec le deuxième volet, Le Médaillon d’Eden, déjà paru.
Graphiquement, Antonello Dalena met en place un univers immédiatement identifiable, où les bus scolaires volent et où les visages colorés participent à installer un décalage doux entre conte et quotidien. Les personnages sont très expressifs, les décors clairs et lisibles, ce qui renforce l’attrait de l’album, tandis que les teintes d’Annalisa Ferrari soutiennent cette atmosphère chaleureuse et fantaisiste.
Ce premier tome est un début de série sympathique qui laisse entrevoir une suite riche en rebondissements.