Le 09/06/2025 à 09:33:59
Perso, je trouve qu'il n'y a rien de pire que de perdre l'être qu'on aime de tout son cœur et qui partage notre vie en couple. Paul est dévasté depuis qu'il a perdu sa femme Sofia il y a 6 mois. Il va entreprendre un voyage initiatique en Sicile d'où elle était originaire. Il espère apaiser son grand chagrin afin de lui dire au-revoir à jamais. L'auteur a su éviter le pathos dans cette mise en scène ce qui va épargner le lecteur pour ne pas sombrer dans l'affect. J'aime bien quand il y a de la pudeur malgré une réelle douleur très intime. Pour autant et malgré tout, on sombre quand même assez rapidement dans la tristesse et la mélancolie de cet homme affecté en retenant nos larmes surtout si on est émotif et qu'on a vécu quelque chose d'analogue. On peut parfois être touché. Quand certaines personnes perdent leur moitié, il n'est plus question de reconstruction et de passer à autre chose dans une autre relation. Ils ont tout perdu avec cette personne et la seule issue est parfois fatale. On est situé ici dans ce calibre qui est alors d'une toute autre nature. Il n'y a pas plus triste mais cela traduit parfois la vraie force de l'amour dans sa fidélité. Je ne connaissais d'ailleurs pas cet auteur pourtant natif de Strasbourg, ma chère ville. C'est véritablement sa première œuvre complète. Il signe là un album assez poignant sur le thème du deuil. Le dessin en aquarelle est assez coloré pour représenter une Italie chaude sous les flancs du volcan le Stromboli. J'ai également aimé la douceur de ce trait qui rend la lecture assez agréable avec un côté apaisant malgré tout. Toutes ces belles couleurs, que cela soit la Provence qui est traversé ou la Toscane, donnent un sentiment de gaîté qui tranche avec la tristesse du récit. C'est cette curieuse ambivalence qui fait sans doute le charme de cet album unique en son genre. J'ai beaucoup aimé au point d'accorder la note maximale. Evidemment pour moi, c'est un album coup au cœur avec cette fin déchirante !BDGest 2014 - Tous droits réservés