Spirou et Fantasio - Classique (Les aventures de) 2. Le trésor de San Inferno
F
antasio a une primeur : les habitants d’un hameau, perdu quelque part au milieu du désert en Amérique centrale, ont trouvé le squelette d'un extra-terrestre. Convaincu que cette découverte fera de lui le prochain lauréat du prix Pulitzer, il ne craint qu'une chose, c'est que Seccotine lui coupe l'herbe sous le pied. Arrivé dans le village, il est accueilli par une mairesse un peu trop enthousiaste... et est sommé de quitter les lieux par le terrible Rodrigo. Le trésor de San Inferno constitue le deuxième tome de la collection Spirou classique, laquelle renoue avec l'âge d'or de la série, c'est-à-dire les années André Franquin.
Le scénario de Lewis Trondheim est dans la moyenne, sans plus. La recette est éprouvée : des personnages connus (le sage, l'impulsif et la rusée), auxquelles s'ajoutent des figures archétypales (la manipulatrice et le méchant au sombrero), un peu d'action, une touche d'humour et une intrigue. Cette dernière, plutôt légère, est ponctuée de rebondissements peu convaincants et se conclut par un dénouement prévisible.
Alors que le projet s'inscrit dans l'orthodoxie franquinienne, le scénariste s’amuse à mêler certaines cartes. Fantasio semble plus irascible que jamais et Seccotine apparaît pour sa part étrangement (et malheureusement) inoffensive et inutile. Le lecteur a du reste l’impression que l’auteur est embarrassé par le bestiaire habituel. Qu’à cela ne tienne, le marsupilami sera malade pendant la moitié de l’album et Spip brillera par son absence, laquelle n’est pas expliquée ou justifiée. Le duo est remplacé par des petits oiseaux sympathiques, mais sans réel charisme.
Le dessin de Fabrice Tarrin répond aux attentes, particulièrement sa représentation des personnages, tous réalisés dans l'esprit du maître. Son trait, dynamique et vif, devrait plaire aux nostalgiques. Les décors paraissent toutefois sommaires, notamment en raison du dépouillement des arrière-plans. Peut-être faudrait-il lui trouver un Jidéhem. La colorisation, d’inspiration ligne claire, renvoie aux bandes dessinées des années 1950 ou 1960.
Un petit truc sympathique, davantage pour les sept ans que pour les soixante-dix-sept ans.
6.0


